Dans un décret lu à la télévision nationale ce lundi, le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, a promulgué la loi ordinaire L‑2025‑015‑CNT, adoptée le 27 mai 2025 par le Conseil national de la Transition (CNT). Cette loi autorise la ratification de l’accord d’établissement du Centre International de la Mangrove (CIM), signé le 6 novembre 2024 en République populaire de Chine.
Coopération mondiale autour d’un écosystème fragile
L’accord a été signé à Shenzhen en présence des délégués de 18 pays parties à la Convention de Ramsar. La Guinée rejoint ainsi un nombre grandissant d’États engagés dans la préservation des mangroves, ces zones humides côtières essentielles comme réservoirs de biodiversité, puits de carbone et protections contre l’érosion.
Pourquoi ce centre est stratégique pour la Guinée
La ratification confirme l’engagement du pays à protéger ses écosystèmes maritimes, menacés par la déforestation, la pollution et le développement urbain accéléré. Les mangroves guinéennes, autrefois estimées à plus de 250 000 hectares dans les années 1990, sont aujourd’hui réduites à environ 182 000 hectares.
Le CIM sera une plateforme internationale de recherche, formation et partenariats scientifiques, facilitant l’échange de technologies et de politiques de conservation avec les autres États membres écosystémiquement impliqués.
Ce que recommande le CNT
Au-delà de l’adoption globale de l’accord, le rapport du CNT émet plusieurs propositions concrètes :
- Création d’une Task force nationale sur la participation guinéenne au CIM ;
- Étude de la valeur économique des zones maritimes protégées ;
- Interdiction d’usage du bois de mangrove pour la construction, au profit du métal ou autres matériaux durables ;
- Intégration de modules d’éducation environnementale dans les écoles primaires et secondaires.
À quoi s’attendre maintenant ?
La promulgation de cette loi ouvre désormais la voie à la mise en application juridique de l’accord ainsi qu’à l’adhésion formelle de la Guinée au Centre International de la Mangrove. Elle traduit une volonté politique claire de renforcer la résilience écologique, de mobiliser l’expertise internationale et d’inscrire la stratégie environnementale guinéenne dans les engagements mondiaux, notamment l’Agenda 2030.
En résumé, cette ratification marque un pas historique dans l’action climatique de la Guinée : elle aligne désormais le pays sur les standards des conventions mondiales et se positionne comme acteur actif de la préservation des mangroves en Afrique.
Mohamed Saliou CAMARA • journaliste d’investigation • Fact-checker • Éditeur climatique • Data analyst • Journaliste de solutions • E-mail : [email protected]