Coup de tonnerre judiciaire en République démocratique du Congo (RDC). L’ancien président Joseph Kabila, sénateur à vie et chef d’État de 2001 à 2019, a été condamné ce mardi 30 septembre à la peine de mort par la Haute Cour militaire à Kinshasa. Le verdict est tombé en l’absence du prévenu, jugé coupable de trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et crimes de guerre.
Une condamnation lourde et historique
Selon le média Radio Okapi, la Cour a également condamné l’ancien chef de l’État au paiement de 33 milliards de dollars américains de dommages et intérêts, dont 29 milliards en faveur de la République et 2 milliards pour chacune des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, particulièrement touchées par les violences armées.
La Haute Cour militaire a ordonné l’arrestation immédiate de Joseph Kabila, qu’elle présente comme le véritable chef de la coalition rebelle AFC/M23. Les juges estiment que, malgré ses fonctions de président de la République, il a toujours joué un rôle central dans l’organisation et la supervision de mouvements rebelles dans l’est du pays.
Les arguments des juges
Le jugement détaille plusieurs éléments à charge :
- Kabila aurait dirigé des réunions d’état-major de l’AFC/M23 ;
- effectué des inspections dans des centres d’instruction de la rébellion ;
- supervisé et ordonné des hostilités contre la RDC, en collaboration avec Corneille Nangaa et des soutiens étrangers, notamment le Rwanda.
Pour la Cour, ces faits établissent une trahison manifeste de la nation et un manquement grave à ses devoirs de loyauté, de réserve et de dignité après 18 années passées à la tête du pays.
Questions non retenues par la Cour
La juridiction militaire a toutefois rejeté deux points soulevés par les parties civiles :
- Elle s’est déclarée incompétente pour statuer sur la nationalité supposée rwandaise de Joseph Kabila, considérant qu’elle jugeait un Congolais ayant exercé la présidence.
- Elle a refusé la mise sous séquestre de ses biens, limitant sa décision aux sanctions pénales et financières.
Une décision qui secoue la RDC
Cette condamnation, inédite dans l’histoire politique congolaise, soulève de vifs débats dans le pays et à l’international. Joseph Kabila, qui a dirigé la RDC pendant près de deux décennies, se retrouve désormais sous le coup d’un mandat d’arrêt et d’une sentence capitale.
La Haute Cour militaire insiste : les faits reprochés à l’ancien président sont d’une gravité extrême, ayant « scandalisé des millions de Congolais » et plongé l’est du pays dans une spirale de violences.
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