Cette publication sur Facebook avec une image prétendant montrer le président russe Vladimir Poutine entraînant des mouvements de libération en Afrique australe est une INTOX .
Le post publié le dimanche 19 octobre 2025 sur la page Facebook de Solidarity Africa se lit : »#histoire
Londres – Regardez attentivement cette photo historique… Le jeune homme à gauche est Vladimir Poutine, alors agent soviétique.
Au centre, le légendaire Samora Machel, père de la révolution mozambicaine.
Et à droite, Emerson Mnangagwa, aujourd’hui président du Zimbabwe.
Cette photo raconte bien plus qu’un simple souvenir : elle raconte une époque où les destins de l’Afrique et de l’Eurasie se sont croisés sur le terrain des luttes anti-impérialistes.
Une époque où les nations continentales cherchaient des alliés pour briser les chaînes du colonialisme.
Aujourd’hui, les visages ont vieilli, les temps ont changé…
mais la lutte pour la souveraineté continue.
Ce cliché nous rappelle que la liberté ne se donne jamais, elle se prend, se protège, se cultive.
Il était une fois un monde où des peuples unis rêvaient d’émancipation.
« Voix de la diaspora Canal d’information alternatif en temps réel Construire des ponts pour l’avenir. »
Et ce rêve, malgré les tempêtes, est toujours vivant dans le cœur des Africains éveillés. ».
La légende est accompagnée d’une photo sépia d’un groupe d’hommes en uniforme militaire. Au milieu se trouve un homme, notamment Samora Machel. Sur la gauche se trouve un autre identifié comme étant Vladimir Poutine tandis que l’homme à droite de Machel serait Mnangagwa.
Cette allégation est souvent utilisée pour suggérer des liens historiques entre Poutine et des leaders africains.
Une recherche Google Image sur Lens n’a donné aucun résultat pertinent mais a permis de savoir que cette image circule sur les sites Web et les réseaux sociaux depuis au moins 2016.
Pour évaluer cette affirmation, nous avons examiné des sources officielles, historiques et journalistiques fiables.
Voici les éléments clés qui contredisent l’allégation :
1. Présence de Poutine en Afrique dans les années 1970 ?
Aucune archive russe, africaine ou internationale ne confirme que Vladimir Poutine, né le 7 octobre 1952 à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), se soit rendu en Afrique pendant cette période. Au contraire, sa biographie officielle indique qu’il était étudiant en droit à l’Université d’État de Leningrad de 1970 à 1975, où il a obtenu son diplôme en 1975.
Poutine n’a rejoint le KGB qu’après ses études, et ses premières missions à l’étranger documentées datent des années 1980 en Allemagne de l’Est. L’homme sur la photo semble également plus âgé que les 21 ans qu’aurait eu Poutine en 1973.
2. Présence de Mnangagwa en Tanzanie en 1973 ?
Emmerson Mnangagwa n’aurait pas pu être en Tanzanie en 1973, car il était emprisonné en Rhodésie du Sud (aujourd’hui Zimbabwe) sous le régime à majorité blanche. Arrêté en janvier 1965 pour sabotage (explosion d’un train près de Fort Victoria, aujourd’hui Masvingo), il a été condamné à 10 ans de prison et libéré en 1975.
Après sa libération, il a été déporté en Zambie pour étudier le droit, et non en Tanzanie pour un entraînement militaire.
3. Instructeurs dans les camps d’entraînement en Tanzanie ?
Les camps d’entraînement pour les combattants de la liberté mozambicains (comme ceux du FRELIMO à Bagamoyo ou Nachingwea en Tanzanie) étaient principalement dirigés par des instructeurs chinois, et non soviétiques. Des sources historiques confirment que la Chine fournissait l’essentiel de la formation militaire dans ces camps, tandis que l’URSS offrait un soutien plus limité et indirect.
Il n’y a aucune preuve d’une présence significative d’instructeurs soviétiques comme Poutine dans ces contextes.
4. Détail sur la montre : un indice supplémentaire
L’homme identifié comme « Poutine » sur la photo porte une montre au poignet gauche. Or, Vladimir Poutine porte habituellement sa montre au poignet droit, une habitude qu’il a expliquée publiquement (pour éviter que la couronne ne frotte contre son poignet).
Ce détail mineur renforce le doute sur l’identification.
Les timelines biographiques, les détails historiques sur les entraînements et même des indices visuels comme la montre contredisent totalement l’allégation.
Il est recommandé de vérifier les sources avant de partager de telles images, car elles visent souvent à influencer l’opinion publique en exploitant des narratifs géopolitiques.
Mohamed Saliou CAMARA a examiné cette publication sur Facebook et a trouvé que c’était une INTOX.
Mohamed Saliou Camara – Journaliste d’investigation Fact-checker Data analyst – E-mail : [email protected] – Tél : +224620711095