En ce samedi ensoleillé de novembre, le premier Sommet des G20 organisé sur le sol africain a ouvert ses portes au Johannesburg Expo Centre, marquant un tournant pour le continent et le monde. Sous le thème « Solidarité, Égalité et Durabilité », les leaders mondiaux, réunis pour deux jours intenses, ont adopté dès l’ouverture une déclaration ambitieuse axée sur la crise climatique et le fardeau de la dette des pays en développement, malgré le boycott spectaculaire des États-Unis ordonné par Donald Trump.
L’événement, qui réunit plus de 40 pays invités, s’annonce comme un plaidoyer pour un multilatéralisme réformé, avec l’Afrique du Sud en hôte déterminée à amplifier la voix du Sud global.
Une ouverture sans accroc, sous les applaudissements de Ramaphosa
La cérémonie d’ouverture, retransmise en direct sur les chaînes mondiales, a débuté par un discours enflammé du président sud-africain Cyril Ramaphosa.
« Nous devons poursuivre la réforme de l’architecture financière internationale, en rendant les institutions plus inclusives et plus fortes », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’une gouvernance mondiale adaptée aux défis actuels.
L’adoption immédiate de la Déclaration des Leaders du G20, par consensus, a été saluée comme un « triomphe diplomatique » par les observateurs, effaçant les ombres d’un boycott américain perçu comme une « coercition par l’absence ».
Des images de poignées de main chaleureuses entre Emmanuel Macron et Narendra Modi ont circulé en direct sur les réseaux sociaux, symbolisant une unité retrouvée face aux tensions géopolitiques.
Malgré les craintes de perturbations liées à l’absence de plusieurs poids lourds, l’atmosphère était électrique : des discours inspirants, comme celui du vice-président nigérian Kashim Shettima, ont mis en lumière le rôle croissant de l’Afrique dans la gouvernance mondiale.
Le sommet, qui se poursuit jusqu’à dimanche, prévoit des sessions plénières sur l’économie inclusive et la résilience climatique, avec des appels à une mobilisation rapide en cas de crises sanitaires ou naturelles.
Les priorités au cœur des débats : Climat, dette et santé globale
L’agenda sud-africain, ambitieux et tourné vers les nations en développement, domine les discussions. La Déclaration adoptée met l’accent sur une aide accrue contre la crise climatique, une réduction du fardeau de la dette pour les pays pauvres, et le renforcement des banques de développement multilatérales.
Parmi les priorités phares : une croissance économique inclusive et durable, la résilience face aux catastrophes, et un avenir juste pour tous, incluant des réformes pour l’emploi, les finances durables, la transition énergétique et la santé.
Le Premier ministre indien Narendra Modi a marqué les esprits en proposant la création d’une « Équipe de Réponse Globale en Santé du G20 », un pool d’experts médicaux prêts à être déployés en urgence lors de pandémies ou de désastres naturels. « Nous sommes plus forts ensemble face aux urgences sanitaires et aux catastrophes naturelles », a-t-il plaidé, reliant cette initiative à une vision humaniste de la croissance durable et à la lutte contre le nexus drogue-terrorisme.
Ces propositions s’inscrivent dans un effort plus large pour briser les barrières à l’égalité des genres et soutenir la transition énergétique juste, comme l’a souligné Ramaphosa dans son allocution d’ouverture.
Absences notables et présences stratégiques : Un G20 recomposé
Le sommet n’est pas exempt de controverses. L’absence de Donald Trump, confirmée comme un boycott politique, prive l’événement de la première économie mondiale et ouvre la porte à une leadership assumé par la Chine et l’Union européenne.
Xi Jinping a délégué le Premier ministre Li Qiang, tandis que Vladimir Poutine est également aux abonnés absents pour la Russie.
Au Mexique, la présidente Claudia Sheinbaum envoie un ministre de haut rang ; l’Argentine suit le même chemin, avec son leader optant pour une représentation déléguée.
En contrepoint, les présences de poids lourds assurent une dynamique forte. Outre Ramaphosa, on note Emmanuel Macron (France), Luiz Inácio Lula da Silva (Brésil), Recep Tayyip Erdoğan (Turquie), Friedrich Merz (Allemagne), Keir Starmer (Royaume-Uni), Giorgia Meloni (Italie), Sanae Takaichi (Japon), Mark Carney (Canada) et Anthony Albanese (Australie).
L’Union européenne est représentée par Ursula von der Leyen et António Costa, tandis que l’Union africaine et des invités comme le Nigeria (via Shettima) ou l’Égypte amplifient la voix continentale.
Au total, 42 pays ont confirmé leur participation, contredisant les rumeurs de désintérêt massif.
Vers un legs africain pour le G20 ?
Ce G20 sud-africain, malgré ses absences, pourrait redéfinir les équilibres mondiaux. En plaçant l’Afrique au centre – un continent souvent marginalisé dans les forums globaux –, Pretoria pousse pour une réforme profonde des institutions internationales, comme l’a martelé Ramaphosa :
« Les institutions doivent être renforcées et plus inclusives ».
Alors que les débats se poursuivent demain sur la finance verte et la résilience post-catastrophe, le monde guette les engagements concrets. Un sommet sans les États-Unis, mais avec une Afrique unie, pourrait bien être le catalyseur d’un multilatéralisme plus équitable.
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