Dans un discours enflammé prononcé la veille de Thanksgiving, le président américain Donald Trump a annoncé une mesure explosive : une pause « permanente » de l’immigration en provenance de tous les pays qualifiés de « Tiers-Monde ». Cette déclaration survient au lendemain d’une fusillade sanglante à Washington qui a coûté la vie à une membre de la Garde Nationale et laissé son collègue dans un état critique. Le suspect, un ressortissant afghan arrivé aux États-Unis en 2021, est pointé du doigt, ravivant les tensions autour de la politique migratoire.
L’attaque, survenue mercredi 26 novembre à quelques pâtés de maisons seulement de la Maison Blanche, a transformé une routine de patrouille en cauchemar. Deux militaires de la Garde Nationale, déployés dans la capitale depuis l’été dernier pour renforcer la sécurité, ont été la cible de tirs délibérés. Sarah Beckstrom, 28 ans, a succombé à ses blessures hier, comme l’a annoncé le président Trump lui-même lors d’une allocution improvisée sur les réseaux sociaux.
Son compagnon d’armes, dont l’identité n’a pas été révélée, lutte toujours pour sa vie à l’hôpital, selon le directeur du FBI qui a qualifié l’enquête de « terrorisme potentiel ».
Le tireur présumé, un Afghan de 32 ans, a été interpellé sur place après avoir été blessé lors de l’échange de coups de feu. Les autorités fédérales mènent une enquête approfondie pour déterminer les motivations, mais les premiers éléments pointent vers un acte isolé potentiellement lié à des griefs anti-américains.
C’est dans ce climat de deuil et d’indignation que Donald Trump a sorti l’artillerie lourde. « Nous ne pouvons plus tolérer ces actes de terreur commis par des immigrants de pays du Tiers-Monde qui haïssent l’Amérique ! », a-t-il tonné dans un message posté tard dans la nuit de Thanksgiving, appelant à une « migration inverse » pour renvoyer ceux qui « ne méritent pas d’être ici ».
Le président a promis une suspension immédiate de tous les visas et demandes de green cards en provenance de nations « à risque », sans préciser de liste exhaustive, mais évoquant clairement l’Afrique, l’Asie du Sud et l’Amérique latine. « C’est une pause permanente jusqu’à ce que nous ayons des contrôles absolus », a-t-il ajouté, ordonnant par ailleurs un audit complet des green cards délivrées sous l’administration précédente.
Cette annonce n’est pas sans précédent pour Trump, qui avait déjà imposé un « travel ban » controversé en 2017 ciblant plusieurs pays musulmans. Mais l’ampleur de la mesure proposée cette fois-ci – touchant potentiellement des millions de candidats à l’immigration – suscite déjà un tollé bipartisan. Les démocrates, menés par la représentante Alexandria Ocasio-Cortez, dénoncent une « xénophobie décomplexée » qui « divise l’Amérique au lieu de l’unir face au deuil ».
De son côté, le secrétaire d’État par intérim a tempéré : « Toute mesure sera soumise à un examen légal rigoureux pour respecter la Constitution », tandis que des ONG comme l’ACLU préparent déjà des recours en justice.
Sur le plan international, la réaction est vive. L’Afghanistan, d’où provient le suspect, a qualifié les propos de Trump de « diffamatoires envers des millions d’innocents », appelant à une coopération accrue contre le terrorisme plutôt qu’à des fermetures de frontières.
À Bruxelles, des responsables européens craignent un effet domino sur les flux migratoires transatlantiques.
Alors que Washington pleure ses héros et que les fêtes de fin d’année approchent dans une atmosphère lourde, la proposition de Trump pourrait redessiner les contours de l’Amérique trumpienne 2.0. Reste à savoir si le Congrès, encore sous le choc de l’événement, osera défier le président sur ce terrain miné. Une chose est sûre : le débat sur l’immigration vient de franchir un nouveau cap, au prix d’un drame qui hantera longtemps la capitale fédérale.
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