Conakry, 1er décembre 2025 – Dans un élan de solidarité internationale, des officiers de police judiciaire guinéens ont entamé ce lundi une formation intensive de trois jours à l’Office pour la Protection des Genres de l’Enfance et des Mœurs (OPROGEM). Objectif : muscler les capacités opérationnelles face aux criminalités transfrontalières, avec un focus impitoyable sur la traite des êtres humains et le trafic de migrants.
L’événement, qui réunit des experts venus de l’étranger Daouda Traoré de la Côte d’Ivoire et Barka Dankassoua du Nigeria, a déjà suscité des réactions émues, soulignant l’hospitalité guinéenne comme un atout précieux dans la lutte contre ces fléaux.
Une bienvenue officielle sous le signe de la coopération
La cérémonie d’ouverture, tenue dans les locaux de l’OPROGEM à Conakry, a été marquée par un discours vibrant de bienvenue prononcé par Madame la Directrice Générale de l’OPROGEM, au nom de Monsieur le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile. Devant une assemblée Objectif : muscler les capacités opérationnelles face aux criminalités transfrontalières, avec un focus impitoyable sur la traite des êtres humains et le trafic de migrants. deux Conseillers du Ministre, d’officiers spécialisés du Bureau régional d’Interpol Abidjan, du représentant pays de l’ONUDC (Office des Nations Unies contre la drogue et le crime), ainsi que des procureurs du Tribunal de Première Instance de Mafanco et du Tribunal pour Enfants, elle a salué l’arrivée des délégués étrangers.
« C’est pour moi un honneur de prendre la parole devant cette auguste assemblée, au nom de Monsieur le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile pour souhaiter la cordiale bienvenue en République de Guinée à nos officiers spécialisés du Bureau régional d’Interpol Abidjan », a-t-elle déclaré. Elle a rappelé que cette rencontre vise à « renforcer nos capacités opérationnelles de lutte contre toutes formes de criminalités transfrontalières, particulièrement la traite des êtres humains et le trafic des migrants ».
Ces trois jours d’échanges et de partages d’expériences permettront aux participants « d’être mieux outillés pour démanteler les réseaux criminels dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes ».
Madame la Directrice a tenu à souligner l’engagement du gouvernement guinéen sous le leadership du Président Mamadi Doumbouya, en poste depuis le 5 septembre 2021. « C’est l’une des priorités du gouvernement guinéen », a-t-elle insisté, avant d’adresser ses remerciements au Ministre de la Sécurité pour son soutien constant et aux cadres du département pour leur dévouement. Elle conclut sur une note optimiste : « Vive la coopération internationale ! Vive la Police Nationale Guinéenne ! Vive la République de Guinée ! »
Des experts internationaux touchés par l’accueil guinéen
Les officiels étrangers n’ont pas caché leur émotion face à la chaleur de l’accueil réservé. Parmi eux, Barka Dankassoua, experte nigeriane au sein du Bureau régional d’Interpol Abidjan (ORS BR Abidjan), a exprimé une profonde gratitude.
« Nous sommes émues par cet accueil fraternel qui renforce notre détermination commune. En Côte d’Ivoire, nous combattons ces réseaux transnationaux au quotidien, et voir la Guinée mobiliser ainsi ses forces pour protéger les vulnérables nous inspire. Ensemble, nous briserons ces chaînes invisibles qui traversent nos frontières », a-t-elle déclaré à la presse, les yeux brillants d’une émotion palpable.
Son intervention, improvisée en marge de la cérémonie, a été saluée par les participants comme un témoignage poignant de la solidarité ouest-africaine.
Cette formation s’inscrit dans un contexte régional alarmant. Selon des rapports récents d’Interpol, la Guinée est à la fois un pays de transit et de destination pour les réseaux de traite, avec des échanges constants de renseignements entre l’OPROGEM et le Bureau d’Abidjan sur ces trafics. Des opérations comme FLASH-WEKA, menées conjointement par Interpol et Afripol, ont déjà permis plus de 1 000 arrestations en Afrique de l’Ouest ces dernières années, dont en Guinée, au Ghana et en Côte d’Ivoire. Ces initiatives ont sauvé des milliers de victimes, souvent des femmes et des enfants vulnérables, exploités dans des conditions inhumaines.
Vers un démantèlement des réseaux criminels
Au programme de ces trois jours : ateliers pratiques sur l’identification des victimes, l’analyse de données biométriques via les bases d’Interpol, et des simulations d’opérations transfrontalières. Les participants, issus des forces de police guinéennes et des délégations internationales, partageront des expériences terrain pour mieux coordonner les enquêtes.
Cet atelier arrive à point nommé, alors que la région ouest-africaine voit une recrudescence des migrations forcées et des exploitations en ligne, via des plateformes comme Q.Net, identifiées dans des opérations récentes. En Guinée, l’OPROGEM, créé en 2009 et rattaché au Ministère de la Sécurité, joue un rôle pivot dans le dépistage des victimes grâce à des outils spécialisés.
À l’issue de ces échanges, les experts espèrent poser les bases d’une task force régionale renforcée, capable de prévenir les disparitions en mer et les trafics qui alimentent l’instabilité. Comme l’a résumé Barka Dankassoua, « L’émotion d’aujourd’hui est le carburant de demain : protégeons nos frères et sœurs, ensemble. »
Présidant la cérémonie de lancement, l’Inspecteur général de la Police nationale, le Contrôleur général Kémo Oularé, a sonné la mobilisation générale.
« La Guinée exige de nous une efficacité sans faille pour chasser définitivement de notre sol et de toute la sous-région ces fléaux qui sèment la mort et la désolation au sein de nos populations », a-t-il martelé devant l’assistance placide.
D’un geste solennel, le Contrôleur général Kémo Oularé a ensuite déclaré ouverte la session de formation intensive de 72 heures, qui se tient au siège de la Direction générale de l’Office de Protection de la Genre, de l’Enfance et des Mœurs (OPROGEM).
Mohamed Saliou CAMARA E-mail : [email protected] ,Tél : +224620711095















