Dans une réponse cinglante à des propos tenus par le ministre Ousmane Gaoual Diallo dans les colonnes du média Guinee360, l’ancien bâtonnier et avocat Me Mohamed Traoré a tenu à clarifier sa position publique et son engagement citoyen, loin de toute étiquette politique.
« Je ne suis pas un homme politique »
Me Traoré rejette fermement la catégorisation faite par le ministre :
« Monsieur le Ministre, vous devez revoir votre définition de l’homme politique. Je ne suis pas et je n’ai jamais été un homme politique. Le fait d’avoir appartenu au CNT ou de me prononcer sur des questions politiques ne fait pas de moi un homme politique. »
L’avocat précise que ses prises de position publiques s’inscrivent dans une lecture juridique, et non dans un militantisme politique.
Un rappel à l’histoire… commune
Me Traoré n’a pas manqué de rappeler qu’il a défendu Ousmane Gaoual Diallo lorsque ce dernier faisait face à des ennuis judiciaires, preuve selon lui de son engagement au nom du droit, quelle que soit la personne concernée.
« Je suis un avocat. Vous le savez d’ailleurs puisque j’ai été un de vos avocats. Mais un avocat est aussi et avant tout un citoyen. À ce titre, il a le droit, sinon le devoir, de se prononcer sur les affaires de la cité. »
Une “bonne conscience de la République”… selon Gaoual lui-même
L’ancien membre du CNT rappelle également que le ministre lui-même lui reconnaissait autrefois un rôle utile dans le débat public :
« Entre 2020 et 2021, vous me disiez souvent que je faisais partie des ‘bonnes consciences de la République’ — l’expression est de vous — qui ne doivent pas se taire face à certaines injustices. »
Aujourd’hui, souligne Me Traoré, ce même engagement lui vaut des représailles physiques :
« C’est maintenant que j’en paie le prix dans mon intégrité. »
Une sortie qui relance le débat sur la liberté d’opinion en Guinée
Cette mise au point ferme et assumée vient raviver le débat sur la place des juristes, intellectuels et acteurs apolitiques dans l’espace public guinéen, à l’heure où les tensions politiques et sociales restent vives.
Une voix libre, entre droit, mémoire et devoir de vigilance.
Mohamed Saliou CAMARA – E-mail [email protected]