Le mercredi 28 mai 2025, la Cour d’appel de Conakry a confirmé en toutes ses dispositions la condamnation d’Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), à deux ans de prison ferme pour « offense et diffamation » à l’encontre du chef de l’État, le général Mamadi Doumbouya.
Cette décision fait suite à une publication sur la page Facebook d’Aliou Bah, jugée offensante envers le président de la Transition. Lors du procès en appel, le procureur général avait requis une peine de cinq ans d’emprisonnement, estimant que la sanction initiale était « excessivement dérisoire ».
Réaction de la défense
À l’issue de l’audience, l’avocate d’Aliou Bah, Me Houleymatou Bah, a exprimé sa consternation face à la décision de la Cour :
« La Cour vient de confirmer, en toutes ses dispositions, la condamnation en première instance de M. Mamadou Aliou Bah. C’est un moment très pénible pour nous. Vous pouvez sûrement le comprendre, car nous ne nous attendions pas à cela. C’est une décision qui est tombée, on dirait, comme un couperet. La Cour s’est contentée de dire qu’elle confirme, sans autre motivation, alors qu’elle avait l’obligation de rejuger, puisqu’elle a été saisie à cet effet. »
Concernant les démarches futures, Me Bah a indiqué qu’elle et ses collègues se concerteraient avec leur client pour déterminer la suite à donner à cette affaire, y compris la possibilité de se pourvoir en cassation.
Contexte et réactions
Aliou Bah est en détention depuis décembre 2024. Sa condamnation en première instance, prononcée le 7 janvier 2025, avait suscité une vague d’indignation parmi ses partisans et plusieurs organisations de défense des droits humains. Ces dernières dénoncent une atteinte à la liberté d’expression et une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Le MoDeL, parti dirigé par Aliou Bah, a appelé à une mobilisation pacifique pour protester contre cette décision, qu’il considère comme une tentative de museler les voix dissidentes en Guinée.
Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre les autorités de la transition et l’opposition guinéenne, dans un contexte politique marqué par des restrictions croissantes des libertés publiques.
La Rédaction