La Chine a dévoilé une nouvelle politique commerciale ambitieuse, adoptée lors d’un sommet ministériel sino-africain à Changsha : zéro droit de douane sur 100 % des lignes tarifaires pour les exportations de 53 États africains ayant des relations diplomatiques avec Pékin – à l’exception d’Eswatini .
Pays concernés
Parmi les 54 États africains reconnus à l’ONU, 53 bénéficient désormais d’un accès à tarif zéro vers la Chine, avec Eswatini comme unique exception, en raison de ses liens diplomatiques avec Taïwan.
Voici quelques pays bénéficiant de cette mesure :
- Nigeria, Afrique du Sud, Kenya, Maroc
- Égypte, Algérie, Tunisie, Éthiopie
- Ghana, Sénégal, Côte d’Ivoire
- RDC, Ouganda, Tanzanie, Angola, Mozambique
- Mali, Burkina Faso, Niger, Guinée, Sierra Leone
- Togo, Bénin, Rwanda, Burundi, Malawi
- Zambie, Zimbabwe, Botswana, Namibie
- Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, São Tomé‑Principe
- Madagascar, Seychelles, Maurice, Comores.
Pourquoi cette mesure est un tournant pour la Guinée
- Produits éligibles : agriculture, pêche artisanale, artisanat, produits transformés, minéraux à faible transformation.
- Effets attendus :
- Augmentation des exportations guinéennes vers la Chine
- Création d’emplois dans les filières agricoles et artisanales
- Incitation à la structuration des chaînes de valeur et à la montée en gamme
- Pour les Pays les moins avancés (PMA), la Chine complète ce dispositif par formations et aides au marketing sur les produits exportés.
Une dynamique Chine–Afrique renforcée
Cette initiative s’inscrit dans la Changsha Declaration (11 juin 2025), adoptée dans le prolongement du Forum sur la coopération sino-africaine. Elle consacre « l’esprit d’une communauté Chine‑Afrique pour un avenir partagé ».
Elle intervient sur fond de pression sur les échanges mondiaux (tarifs américains/ européens), et situe la Chine comme partenaire majeur et privilégié de l’Afrique, alors que Pékin tente de réduire ses surplus commerciaux.
Pour la Guinée, cette suppression des droits de douane ouvre une porte historique vers le marché chinois. Réussir à en tirer profit suppose toutefois :
- Organisation de la filière export (coopératives, standards, conditionnement)
- Formation des producteurs et exportateurs
- Promotion ciblée auprès de partenaires chinois
Si ces efforts sont menés, la Guinée pourrait bien amorcer une nouvelle croissance exportatrice, soutenir ses économies rurales et s’inscrire dans un partenariat Sud‑Sud robuste et équilibré.
La Rédaction