À Diountou, une sous préfecture de Lelouma, un différend foncier oppose depuis plusieurs années les communautés villageoises de Loppé et de Bowal. Tout récemment soit en juillet 2025 Bowal a assigné Loppé à la justice de paix de Lelouma en se réclamant propriétaire sur la base d’un document présenté par Bowal comme « consensuel », que Loppé conteste vigoureusement, dénonçant une tentative de s’accaparer de ses terres.
Un document contesté
Selon Bowal, un acte daté de 2002 aurait fixé les limites entre les deux villages, signé par des sages et anciens représentants des deux communautés. Mais pour Loppé, le document est faux. La majorité des noms figurant comme signataires du côté de Loppé appartiennent à des personnes décédées, et le seul survivant affirme n’avoir jamais apposé sa signature, précisant qu’il se trouvait à Dakar à l’époque et cela est confirmé par un citoyen de Bowal lors du transport judiciaire.
Certains habitants de Bowal eux-mêmes disent ne pas reconnaître certains noms sur le document et s’étonnent de leur présence sur ce texte. Pour ceux qui contestent et doutent de l’authenticité du document, référence est faite au document de transport judiciaire : les mêmes témoins de Bowal se demandent comment leurs noms et soi-disant signatures s’y retrouvent.
Il est important de préciser que lors du transport judiciaire, aucune personne de Loppé n’a confirmé avoir vu ou avoir connaissance de ce document, ce qui renforce davantage les soupçons de son authenticité.
De plus, Bowal refuse de communiquer une copie du document dit consensuel, malgré les demandes répétées de Loppé et du magistrat lors des audiences précédentes.
Dialogue avorté et tensions croissantes:
Contrairement à ce qui avait été rapporté, une rencontre avait bien eu lieu à Loppé en date du 23 août 2025 avec la présence du délégué spécial de Diountou pour tenter de régler l’affaire à l’amiable plutôt que de continuer la procédure judiciaire. Cependant, les autorités, malgré le conflit d’intérêt apparent que dénonce Loppé, ont tenté d’expliquer maladroitement la procédure judiciaire et avaient voulu appliquer des limites entre les deux villages telque figurait dans le document contesté et qu’un document devrait être signé au préjudice de Loppé le lundi qui suivait à Diountou y compris faire une nouvelle route de 4 mètres sur la propriété de Loppé.
Loppé insiste sur le fait que la route actuelle constitue la limite connue et reconnue par tous les villages environnants.
De plus, selon les anciens, l’ancienne délimitation entre BOUROUDJI (Loppé) ET GNAGANTOU (Bowal) se trouve déjà à l’intérieur du village de Bowal, en passant par leur mosquée actuelle et que toutes les maisons construites vers la route en quittant leur mosquée se trouvent sur la propriété de Loppé.
Position des deux camps face à la procédure
La procédure judiciaire continue et
Loppé n’est pas inquiet et souhaite simplement que justice soit rendue dans la transparence. Dans ce contexte, certains habitants de Bowal penseraient que, parce qu’ils disposent de moyens financiers, ils pourraient étouffer l’affaire, comme si l’argent pouvait tout régler. À Loppé, au contraire, la communauté place son espoir dans la justice, convaincue que seule la vérité doit triompher.
Poursuites et revendications
La communauté de Loppé a annoncé son intention de produire des témoins, dont le survivant cité, et d’engager éventuellement des poursuites pénales pour faux et usage de faux. Sur le plan civil, elle réclame l’annulation des donations consenties à Bowal et des réparations pour préjudices moral et matériel.
Au cœur de ce conflit figurent la terre, la mémoire et la confiance entre voisins de longue date. Loppé demande la démonstration de la vérité et la protection de son domaine coutumier, tandis que Bowal s’appuie sur un document dont l’authenticité reste à vérifier.
Le tribunal devra trancher pour déterminer s’il s’agit d’un règlement légitime ou d’une tentative de s’accaparer des terres.
Par Ibrahima Sory Diallo












