« Dans un contexte géopolitique de plus en plus fracturé, la COP30 nous a permis de faire quelques premiers pas dans la bonne direction, mais compte tenu de l’ampleur de la crise climatique, elle n’a pas été à la hauteur. »
Parmi les premiers signes encourageants, on note la création d’un mécanisme d’action pour une transition juste – la reconnaissance que l’abandon progressif des énergies fossiles à l’échelle mondiale n’épargnera pas les travailleurs et les communautés en première ligne.
La COP30 a permis de maintenir le processus en marche, mais ce processus seul ne suffira pas à refroidir la planète. Les feuilles de route et les plans de travail resteront vains s’ils ne se traduisent pas par des financements et des actions concrètes pour les pays les plus durement touchés par la crise.
Malgré leur prétention d’être des leaders climatiques, les pays développés ont trahi les nations vulnérables en ne mettant pas en œuvre de plans nationaux de réduction des émissions conformes aux données scientifiques et en bloquant les négociations sur le financement destiné à aider les pays pauvres à s’adapter aux changements climatiques causés par les pays du Nord.
Les pays riches ne peuvent prétendre à une véritable feuille de route s’ils continuent eux-mêmes à aller dans la direction opposée et refusent de rembourser les véhicules qu’ils ont volés au reste du convoi.
Adaptation
Belém a redonné une certaine intégrité à l’Objectif mondial d’adaptation, en supprimant les indicateurs dangereux qui auraient pénalisé les pays les plus pauvres simplement parce qu’ils étaient pauvres.
La lenteur des négociations financières est préoccupante. La promesse de tripler les efforts d’adaptation manque de clarté quant à l’année de référence et a été reportée à 2035, privant ainsi les pays vulnérables du soutien nécessaire pour répondre aux besoins croissants des populations en première ligne. En l’état, ce résultat ne contribue en rien à réduire le déficit de financement de l’adaptation.
Europe
La COP30 devait mettre l’accent sur la levée de fonds pour aider les pays vulnérables à s’adapter au changement climatique. Or, les pays européens ont compromis ces négociations et supprimé les protections que les pays pauvres réclamaient à Belém.
L’Europe, qui a colonisé une grande partie du Sud global, puis l’a mis davantage en péril par ses émissions de carbone liées à l’industrialisation, s’oppose désormais même aux efforts visant à l’aider à s’adapter à la crise climatique.
Même si la COP30 n’a pas atteint tous nos objectifs, le simple fait que les énergies fossiles, le commerce et les besoins des populations vulnérables soient à l’ordre du jour est encourageant. Ce sont des problèmes urgents et concrets qui persisteront tant que des mesures ne seront pas prises.










