Douala, 22 juin 2024 (CEA) – La Commission économique pour l’Afrique (CEA) a organisé avec succès deux réunions de groupes d’experts (EGM) à Douala du 19 au 22 juin pour évaluer la mise en œuvre du cadre de stimulation du commerce intra-africain (BIAT) et pour examiner la 11e édition du rapport phare d’Évaluation de l’intégration régionale en Afrique (ARIA-11).
Ces événements hybrides, organisés en collaboration avec la Commission de l’Union africaine (CUA) et la Banque africaine de développement (BAD), ont réuni 30 experts de divers secteurs.
Le cadre BIAT, adopté par l’Union africaine en 2012, se concentre sur sept domaines clés : la politique commerciale, la facilitation des échanges, la capacité de production, les infrastructures liées au commerce, le financement du commerce, l’information commerciale et l’intégration des marchés de facteurs. Il vise à éliminer les barrières commerciales, à renforcer la position commerciale mondiale de l’Afrique et à promouvoir un développement socio-économique durable.
ARIA-11, sur le thème « Réaliser la Communauté économique africaine : vers une union douanière continentale et un marché commun », évalue les progrès de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et décrit les étapes vers la réalisation d’une union douanière continentale et d’un marché commun.
Francis Ikome, Chef de la Section de l’intégration régionale de la Division de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, a souligné l’importance de l’intégration : « L’intégration est un outil politique essentiel pour la survie de l’Afrique dans un environnement mondial concurrentiel. La ZLECAf, avec son marché de plus de 1,3 milliard de personnes, offre des opportunités d’industrialisation, de valeur ajoutée et de transformation structurelle.
Les experts ont discuté de l’impact de la BIAT sur les flux commerciaux intra-africains, notant une croissance de 13 % entre 2012 et 2022. Mundia Kabinga, maître de conférences à l’Université du Cap, a appelé à une analyse plus approfondie, tandis que Joseph Baricako, chargé des affaires économiques de la CEA, et le professeur. Garth le Pere, de l’Université de Pretoria, a souligné respectivement les domaines à améliorer et les avantages de la facilitation des échanges.
La part de l’Afrique dans les exportations mondiales reste à 3 %, soulignant la nécessité d’accroître le commerce et l’industrialisation intra-africains. Actuellement, les exportations et importations intra-africaines sont respectivement de 17,8 % et 14,6 %, bien inférieures à celles de l’Europe et de l’Asie. M. Ikome et le professeur James Thuo Gathii de la faculté de droit de l’Université Loyola de Chicago ont proposé des ajustements structurels et financiers pour combler cette lacune.
« L’Afrique est confrontée à de nombreux obstacles à l’intégration, notamment des problèmes d’infrastructure et de financement. Le cadre BIAT vise à surmonter ces obstacles et à garantir un processus d’intégration fluide », a noté M. Ikome.
Les participants ont convenu de la nécessité de s’appuyer sur les structures existantes pour atteindre les objectifs d’un marché commun ou d’une union douanière. Les réussites dans des régions comme l’Afrique centrale et l’OHADA ont été soulignées, et ces conclusions seront reflétées dans le rapport ARIA-11.
Brian Mureverwi, conseiller commercial principal auprès de la CUA, a déclaré : « Le résultat de la première session est d’élaborer une autre version du plan d’action de la BIAT et un document-cadre, ARIA-11, qui sera présenté aux chefs d’État et de gouvernement de l’UA pour approbation. »
Les participants ont également visité le Conseil national des chargeurs du Cameroun (CNSC), où Stephen Karingi, directeur de l’intégration régionale et du commerce de la CEA, a salué les efforts du Cameroun dans la mise en œuvre de la ZLECAf. M. Auguste Mbappe Penda, directeur général du CNSC, a souligné le rôle du Cameroun dans la promotion de l’intégration sous-régionale et du commerce intra-africain.
À la fin des réunions, la détermination était claire : le chemin de l’Afrique vers l’intégration économique est pavé d’opportunités et de défis qui nécessitent une action collective et des solutions innovantes. La CEA, la CUA, la BAD et la CNUCED, ainsi que les parties prenantes régionales et nationales, restent déterminées à favoriser un marché africain cohésif et prospère. Grâce aux connaissances acquises et aux partenariats renforcés lors de ces RGE, le continent est mieux placé pour exploiter tout le potentiel de la ZLECAf, stimuler le développement durable et assurer une position compétitive dans l’économie mondiale.