Excellence Monsieur le Président,
Je me permets de vous adresser cette lettre en tant que journaliste, mais surtout en tant que citoyen profondément préoccupé par un fléau silencieux qui affecte des milliers de pères, d’oncles, de frères et de fils dans notre pays : les maladies de la prostate, et en particulier le cancer de la prostate.
Monsieur le Président, en Guinée, les troubles de la prostate représentent une véritable urgence sanitaire. Selon les données du Programme National de Lutte contre le Cancer (PNLCa), le cancer de la prostate constitue près de 25 % des cas de cancers masculins diagnostiqués. Et pourtant, faute de moyens, de structures adaptées et de sensibilisation, des milliers d’hommes guinéens ignorent qu’ils en sont atteints jusqu’à ce qu’il soit trop tard.
Plus de 1,5 million d’hommes âgés de plus de 50 ans sont aujourd’hui à risque en Guinée. Mais combien d’entre eux peuvent s’offrir un simple test PSA (antigène spécifique de la prostate), dont le coût varie entre 150 000 et 250 000 GNF ? Combien peuvent consulter un urologue, alors que notre pays n’en compte qu’une quinzaine, pour plus de 13 millions d’habitants ?
Monsieur le Président, la santé masculine est souvent reléguée au second plan dans nos politiques publiques. Pourtant, il s’agit d’un enjeu de santé publique national. Des familles entières sont dévastées par des décès évitables, faute de diagnostic précoce, de soins de qualité ou simplement d’information.
La Guinée a su démontrer sa capacité à réagir avec rigueur et patriotisme face à des épidémies telles qu’Ebola ou le COVID-19. Ne serait-il pas temps, avec la même détermination, de déclarer la guerre au cancer de la prostate, cette autre épidémie silencieuse ?
Je vous supplie respectueusement d’inscrire cette priorité à l’agenda gouvernemental, en :
- Lançant une campagne nationale de dépistage gratuit du cancer de la prostate pour les plus de 50 ans ;
- Équipant les hôpitaux régionaux d’unités d’urologie modernes ;
- Formant plus de médecins généralistes au diagnostic précoce ;
- Encourageant le partenariat avec des ONG et institutions sanitaires internationales ;
- Brisant les tabous à travers une vaste campagne de communication sur la santé masculine.
Nous devons agir maintenant. Chaque jour de silence coûte des vies. Chaque test manqué est un père de famille en danger.
Excellence, en répondant à cet appel, vous sauverez non seulement des milliers de vies, mais vous inscrirez votre leadership dans l’histoire comme celui d’un chef qui a écouté les silences et soigné les oubliés.
Dans l’espoir que ces lignes trouveront écho auprès de votre haute autorité, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma plus haute considération.