Dans un contexte mondial de tensions croissantes, plusieurs experts du droit humanitaire rappellent une règle essentielle : toute attaque dirigée contre une centrale nucléaire constitue une violation grave du droit international. Un principe non négociable pour préserver la vie humaine et l’environnement.
Ce que dit le droit international
Selon les Conventions de Genève et leurs protocoles additionnels, les installations contenant des forces dangereuses, telles que les centrales nucléaires, les barrages ou les digues, ne doivent jamais être attaquées si cela peut entraîner des pertes humaines massives parmi les populations civiles.
📜 Article 56 du Protocole additionnel I (1977) :
“Il est interdit d’attaquer des ouvrages ou installations contenant des forces dangereuses […] lorsque de telles attaques peuvent entraîner la libération de ces forces et, par suite, causer de graves pertes dans la population civile.”
Une ligne rouge humanitaire
- Les centrales nucléaires, du fait de la radioactivité, représentent un danger irréversible si elles sont frappées lors d’un conflit.
- L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) rappelle régulièrement que toute attaque contre une installation nucléaire civile constitue une menace pour des millions de personnes.
- En cas d’explosion ou de destruction partielle, les effets seraient comparables à une catastrophe nucléaire, comme celle de Tchernobyl (1986) ou de Fukushima (2011).
Protection renforcée en temps de guerre
Les centrales nucléaires civiles bénéficient d’un statut spécial de protection, au même titre que les hôpitaux, écoles et lieux de culte. Toute attaque intentionnelle peut être qualifiée :
- de crime de guerre, selon le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI),
- voire d’écocide, en raison des dommages environnementaux massifs et durables.
Cas récents évoqués par la communauté internationale
- En Ukraine, la centrale de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, a été la cible de bombardements à proximité en 2022–2023, provoquant l’alerte de l’AIEA et des mises en garde du Secrétaire général de l’ONU.
- Dans tous les cas, l’ONU rappelle que les règles du droit humanitaire sont applicables même en temps de guerre totale.
L’appel des Nations Unies
“Toute attaque contre une centrale nucléaire est une attaque contre l’humanité elle-même.”
— António Guterres, Secrétaire général de l’ONU
La Rédaction