La Guinée, comme de nombreux pays en développement, subit de plein fouet les effets du changement climatique. Chaque saison des pluies devient synonyme de dégâts humains et matériels considérables, laissant des familles entières sous le choc. Le dernier cas tragique survenu à Manéah illustre une fois de plus l’urgence de repenser notre système de gestion des catastrophes.
1️⃣ Une coordination défaillante entre l’ANGUCH et la Protection Civile
Lors des inondations, même lorsque des vies humaines sont en jeu, seuls les agents de l’ANGUCH sont visibles sur le terrain. Leur présence se limite souvent à des constats et à la collecte de statistiques, armés de caméras, de bottes et d’imperméables, mais sans équipements de secours ni dispositifs d’intervention.
La Protection Civile, censée intervenir en cas de catastrophe, brille par son absence. Elle ne se manifeste que lors d’incendies, avec un petit camion d’eau, révélant un manque criard de moyens et de formation. Cette situation soulève une question fondamentale: quel est le rôle réel de chaque entité en cas de catastrophe?
2️⃣ Quelle priorité pour la sécurité des citoyens?
Le sous-équipement chronique de ces structures est alarmant. Pendant que les commissariats et les brigades anti-manifestations sont bien dotés, les unités de secours, elles, manquent cruellement de ressources pour faire face aux urgences climatiques.
Pourtant, selon le Plan national de gestion des catastrophes publié par le gouvernement guinéen, le pays est exposé à des risques majeurs: inondations, glissements de terrain, sécheresses, incendies, et même séismes. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre: absence de dispositifs d’alerte, manque de personnel formé, infrastructures vétustes.
3️⃣ Et face aux saisons chaudes?
Alors que des canicules extrêmes frappent le nord de la planète, qu’a prévu notre gouvernement pour anticiper de telles vagues de chaleur?
Aucune campagne de sensibilisation, aucun plan d’urgence, aucun dispositif de protection pour les populations vulnérables.
🚫 Quelques chiffres alarmants
– La Guinée figure parmi les 20 pays les moins préparés à faire face aux risques climatiques, selon les indicateurs institutionnels et infrastructurels.
– Depuis 2001, le nombre de personnes affectées par des catastrophes naturelles reste alarmant, avec une fréquence accrue des inondations.
– Le pays dispose pourtant d’un potentiel hydroélectrique estimé à 6 000 MW, l’un des plus élevés d’Afrique de l’Ouest, mais peine à le valoriser pour renforcer sa résilience.
Pour conclure, la sécurité climatique doit désormais être intégrée dans toutes les politiques de planification sécuritaire. Il ne s’agit plus seulement de réagir, mais d’ anticiper, équiper, former et coordonner.
Le changement climatique ne discrimine personne. Il est temps que la Guinée cesse de subir et commence à agir.
Cellou Kansala DIALLO,
Secrétaire Fédéral UFDG Ratoma.
Citoyen convaincu.