Ce vendredi, la commune de Tombolia a vibré au rythme d’un événement marquant : l’inauguration officielle de la Maison de la Solidarité Féminine, un centre dédié à l’accueil, l’accompagnement et l’autonomisation des femmes et filles victimes de violences. Cette initiative, portée par la Fondation Solidarité Féminine sous l’égide de Madame Bangoura Maimouna Yombouno, Première Vice-Présidente du Conseil National de la Transition (CNT), symbolise un tournant majeur pour la promotion du leadership féminin et la protection des droits des femmes en Guinée.
La cérémonie a réuni des figures de premier plan, dont Madame Charlotte Daffé Touré, Ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, Madame la Gouverneure de la Ville de Conakry, Générale M’Mahawa Sylla, Madame Aicha Nanette Conté, Ambassadrice de la République de Guinée auprès du Royaume de Belgique, ainsi que plusieurs Conseillères nationales, la Directrice Adjointe de l’ANIES, le Président de la Délégation Spéciale de Tombolia, le Chef de quartier de Tassana-Dabompa et une délégation de cadres de l’administration publique, accompagnés de partenaires techniques et financiers. Cette mobilisation exceptionnelle témoigne de l’engagement collectif pour une Guinée plus inclusive et solidaire.
Un espace pour l’autonomisation et la cohésion sociale
La Maison de la Solidarité Féminine se positionne comme un pilier de l’autonomisation des femmes, avec pour ambitions :
- • Renforcer l’indépendance économique et sociale des femmes à travers des formations et des opportunités.
• Consolider la cohésion communautaire par un espace d’entraide et de solidarité.
• Encourager le leadership et l’innovation sociale, en permettant aux femmes de devenir des actrices clés du changement.
Madame Bangoura Hadja Maimouna Yombouno, Présidente de la Fondation Solidarité Féminine, a partagé sa vision, empreinte d’émotion :
Comme vous avez compris que j’étais vraiment sous le coup de l’émotion parce que je n’avais plus rien à dire, sinon que remercier le bon Dieu, remercier le général, Mamadi Doumouia, le champion de la promotion et de la protection de la femme. C’est grâce à lui et grâce à la position qu’il m’a donnée que j’ai pu réaliser ça. Parce que c’est un rêve de près de 15 ans qui se réalise aujourd’hui. C’était une fois, je suis allée à Djamena, j’ai vu la maison de la femme construite par la République de Chine, la plus populaire de Chine. Je me suis rendue compte, j’ai fait un constat. Nous sommes en Guinée chez nous. Dans tous les quartiers, vous avez les maisons des jeunes. Pourquoi il n’y a pas de maisons des femmes ? C’était évidemment sous le précédent régime. Alors que les préoccupations de l’état de ce précédent gouvernement, axées sur deux groupes cibles, les jeunes et les femmes. Je me suis dit qu’il y avait une injustice qui m’a animée, qui m’a motivée, c’est avoir un centre d’écoute pour les femmes et les filles victimes de violences. Un espace au sein duquel elles peuvent venir trouver de l’espoir lorsqu’elles sont dans le désespoir. Parce que j’ai été personnellement une femme victime de violences dans l’exercice de mes fonctions. Dans la rue, j’ai été mise à la porte parce que j’ai réagi pour demander mon droit. On m’a mise à la porte. C’est là que le président m’a récupérée dans la rue, je veux dire, pour me mettre à ce poste stratégique. Le poste de premier vice-président du Conseil national de la transition. Et l’occasion de remercier le président du CNT, le Conseil national, les entreprises qui me soutiennent, les autres départements, le ministre de l’économie et des finances du budget, le ministre de la défense, la sécurité, la promotion féminine. Aujourd’hui, je vois l’accès de la femme à un poste de décision. Quand elle a un poste de prise de décision, nous sommes ouvertes. Mais il faut demander, il faut oser pour gagner. J’ai osé pour gagner ce que j’ai aujourd’hui. J’avais le standing de maison de femme que je voulais. Sinon, je pourrais avoir un appartement à Matam, Bonfi, G’béssia, Nongo, ainsi de suite. Mais je voulais avoir un immeuble de ce standing, R plus 2, c’est ce que je veux, ou R plus 3. Parce que ça sera un espace où les femmes vont venir trouver leur compte. Mais celles qui n’ont pas eu l’argent d’être alphabétisées, elles vont être alphabétisées. Celles qui cherchent à générer des revenus à travers leurs activités vont trouver des initiatives génératrices de revenus. Elles vont trouver ici de l’espace, la maison de la solidarité féminine où surtout elles vont parler de paix, de vivre ensemble, de cohésion sociale. Si aujourd’hui nous avons un régime favorable à l’émergence, au développement, au rassemblement, mais la cohésion sociale, aussi c’est de cela qu’il est question. Si aujourd’hui nous avons un régime favorable à l’émergence, au développement, au rassemblement, mais nous devons surtout nous appuyer sur la paix. Et la paix, c’est l’épreuve. Ce sont les femmes qui cultivent la problématique de paix ce sont les femmes qui animent, qui font la promotion mais elles sont également les premières victimes c’est pourquoi elles doivent s’impliquer et aussi les autorités doivent les aider à s’impliquer dans les questions de paix et les questions de résolution des conflits et c’est pour ça nous sommes à quelques jours de la célébration des 25 de la résolution 13, 25, la résolution paix et sécurité, femmes, qui aura ses 25 ans le 31 octobre 2025. Les femmes se mobilisent pour célébrer ça. Partout où elles sont. Celles qui sont aux Nations Unies, celles qui sont là, partout, elles doivent se mobiliser. Parce que c’est une résolution qui a été arrachée. beaucoup de foule. Et merci, aujourd’hui, nous sommes dans ce quartier, parce que ici, nous avons eu la maison de la femme, à travers mon petit Léon, qui grâce à mon ancien professeur, qui a mis cet immeuble à ma disposition. Et de passage que je le remercie vivement. Merci pour votre accompagnement, vous la presse. Il y a combien d’années nous sommes ensemble, vous m’accompagnez, vous avez confiance en moi, sans rien, mais c’est que vous avez confiance en moi. Et je vous remercie sincèrement pour toute l’attention et l’appel. Merci beaucoup.
Présent à cette cérémonie d’inauguration, Dr Moundjour Chérif, Président de la Délégation Spéciale de Tombolia, a exprimé son émotion :
« C’est un sentiment de joie. J’ai vraiment le cœur lourd ce matin, le vendredi, d’accueillir dans l’histoire de la Guinée, de mon expérience, où j’ai toujours entendu parler des maisons des jeunes. Je commence à entendre parler maintenant de maison des femmes. Maison pour la solidarité féminine, c’est vraiment une maison des femmes. C’est une grande joie pour ma population et moi. Vous avez dû le constater par la mobilisation essentiellement féminine marquant leur présence à cette cérémonie. Nous avons dit tout à l’heure que nous nous engageons auprès de la fondatrice, auprès de l’encadrement, à faire en sorte que cette maison qui est une maison précieuse, une maison plus utile alors aux hommes qu’aux femmes fasse l’objet du meilleur entretien. C’est cela ma joie. Alors je n’ai pas assez de mots pour en commenter, mais que vous sachiez que j’en suis très heureux et je considère que je suis le premier bénéficiaire de ce joyau dédié aux femmes. »
Madame Charlotte Daffé Touré, Ministre de l’Action Sociale et de la Promotion Féminine, a quant à elle souligné l’importance de cette initiative dans le cadre national :
« Notre pays vient de franchir une étape majeure en adoptant une nouvelle Constitution porteuse d’une vision claire : bâtir une République fondée sur la justice sociale, l’égalité et la dignité humaine. Ce texte historique renforce avec force la protection des droits des femmes et prévoit des dispositions fermes contre toutes les formes de violences basées sur le genre. Il consacre l’égalité entre citoyennes et citoyens, garantit l’accès équitable aux opportunités, protège les victimes de violences et affirme le principe intangible de solidarité nationale. Cette Constitution n’est pas seulement juridique : elle est profondément humaine. Elle engage l’État, les institutions et la société tout entière à combattre l’exclusion, à protéger les plus vulnérables et à garantir à chaque femme guinéenne le droit de vivre libre, respectée et en sécurité. À travers mon département, nous portons une conviction forte : aucune femme ne doit être laissée au bord du chemin. Cette vision s’inscrit pleinement dans la dynamique nationale impulsée par la Politique Nationale Genre – Phase 3 (PNG3), qui constitue aujourd’hui le cadre stratégique de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes en Guinée. En cohérence avec cette politique, nous œuvrons à l’extension des Cités de Solidarité régionales dans tout le pays, afin qu’aucune femme ne soit condamnée au silence ou à l’isolement faute de solution d’accueil, de formation ou d’accompagnement. Ce que nous inaugurons ici est une brique essentielle de cette architecture nationale de solidarité. Sous l’impulsion du Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, champion de la promotion et de la protection des droits des femmes et des filles, notre pays avance vers une Guinée où les femmes ne sont plus réduites à revendiquer leur place : elles la prennent et la construisent. Et cette Maison en est la preuve vivante. Elle accueillera, elle formera, mais surtout, elle transformera des destins. Elle transformera des douleurs en compétences. Elle transformera l’exclusion en leadership social et économique. Alphabétisation, formation professionnelle, ateliers de créativité, accompagnement psychologique et juridique… Voilà le cœur de cette Maison, voilà le sens du mot solidarité. »
Immersion dans la salle informatique
Les organisatrices, accompagnées des invités, ont également visité la salle informatique dédiée à cette cause, un espace conçu pour renforcer les compétences numériques des femmes et soutenir leur autonomisation.
Un symbole d’espoir et de progrès
Cette inauguration marque une étape décisive dans la lutte pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes en Guinée.
La Maison de la Solidarité Féminine, avec ses programmes d’alphabétisation, de formation professionnelle et d’accompagnement psychosocial, se veut un refuge et un tremplin pour les femmes, transformant leurs défis en opportunités. Alors que le pays se prépare à célébrer le 25e anniversaire de la résolution 1325 des Nations Unies sur les femmes, la paix et la sécurité le 31 octobre 2025, cette initiative s’inscrit comme un modèle de solidarité et de cohésion sociale, portée par une vision commune : une Guinée où chaque femme peut vivre libre, respectée et épanouie.
Mohamed Saliou CAMARA – E-mail [email protected]
