Austin, Texas – Dans un vote massif qualifié de « colossal » par les observateurs, plus de 75 % des actionnaires de Tesla ont approuvé jeudi 6 novembre un nouveau plan de rémunération pour son PDG emblématique, Elon Musk. Ce package, étalé sur dix ans, pourrait propulser la fortune du patron de l’entreprise au-delà du trillion de dollars (1 000 milliards) si les objectifs ambitieux sont atteints. Une décision qui suscite autant d’enthousiasme que de controverses au sein du géant de l’automobile électrique.
Un « pay package » record pour motiver le visionnaire
Le plan, dévoilé lors de l’assemblée générale annuelle (AGA) à Austin, repose sur des jalons de performance liés à la capitalisation boursière de Tesla, à la croissance des revenus et à des avancées technologiques comme l’autonomie des véhicules et l’expansion dans l’énergie renouvelable. Initialement esquissé en 2018, ce mécanisme avait été invalidé par un tribunal de Delaware en janvier 2024 pour irrégularités procédurales, avant d’être révisé et soumis à un nouveau vote.
Selon les documents déposés auprès de la SEC (l’autorité boursière américaine), la rémunération potentielle d’Elon Musk pourrait atteindre 1 000 milliards de dollars, un montant astronomique qui dépasserait de loin les 56 milliards initialement prévus, dopé par la flambée du cours de l’action Tesla (TSLA), passé de 200 dollars en 2024 à plus de 1 200 dollars fin octobre 2025. « Ce n’est pas une prime, c’est un levier pour aligner les intérêts de Musk sur ceux des actionnaires », a défendu Ira Ehrenpreis, un investisseur influent, lors de l’AGA.
Un feu vert malgré les tempêtes
Malgré des vents contraires – ventes de véhicules en chute libre de 8,9 % au troisième trimestre 2025 et critiques sur la diversification de Musk (xAI, SpaceX) –, les actionnaires ont massivement soutenu le patron. « Elon est notre faiseur de miracles », a lancé un représentant de Vanguard, premier actionnaire institutionnel avec 8 % du capital.
Le vote, qualifié d' »absurde et dangereux » par des associations d’actionnaires minoritaires comme l’As You Sow, reflète une confiance inébranlable en la vision de Musk pour transformer Tesla en leader de l’IA et de la mobilité durable.
Cette approbation arrive à point nommé : Tesla prépare le lancement de son robotaxi « Cybercab » en 2026 et une usine de batteries en Europe. « Avec ce plan, Musk aura les coudées franches pour innover sans entraves », analyse un analyste de Bloomberg.
Réactions en cascade : de l’euphorie à l’indignation
Sur les réseaux, les réactions fusent. « Musk, bientôt l’homme le plus riche du monde… et de l’univers ? », ironise un thread viral sur X (ex-Twitter). En Europe, où Tesla affronte une concurrence féroce de BYD et Volkswagen, des syndicats dénoncent une « rémunération disproportionnée » alors que 10 000 employés ont été licenciés en 2024.
Côté Bourse, l’annonce a propulsé l’action Tesla de 4,2 % vendredi, effaçant les doutes post-élection américaine. Mais des poursuites judiciaires pourraient encore compliquer le versement : un recours est déjà en cours à Delaware.
En somme, ce vote consacre Elon Musk comme le « tsar » incontesté de Tesla, prêt à conquérir les étoiles financières. Reste à savoir si les objectifs lunaires seront atteints… ou si ce pactole restera un mirage boursier.
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