La COP30 se remet encore des séquelles de Bakou. Les pays peinent à gérer les conséquences d’un accord de financement à long terme très faible, conclu l’an dernier et extrêmement vague quant au niveau des financements publics sous forme de subventions pour la lutte contre les changements climatiques. Si nous avions obtenu à Bakou un engagement financier public solide sous forme de subventions, l’adoption de l’Objectif mondial d’adaptation à Belém aurait été une formalité.
L’absence de définition claire concernant les fonds publics l’an dernier explique l’ardeur des pays en développement à formaliser l’article 9.1 de l’Accord de Paris, qui stipule que les pays riches sont responsables du financement de la lutte contre le changement climatique. Le besoin de financements publics pour l’adaptation est criant, compte tenu de l’endettement colossal auquel sont confrontés ces pays. C’est pourquoi l’article 9.1 est devenu un cri de ralliement pour les pays du Sud.
Indicateurs des objectifs mondiaux d’adaptation
Les indicateurs d’adaptation débattus lors de la COP30 sont essentiels. Bien conçus, ils nous fourniront un langage commun pour évaluer les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs dans des secteurs vitaux tels que l’accès à l’eau, les systèmes alimentaires, les infrastructures sanitaires, la biodiversité et les moyens de subsistance. Comprendre clairement l’impact des mesures d’adaptation sur la stabilité macroéconomique et les résultats en matière de développement est indispensable pour l’élaboration des politiques et le suivi des progrès.
Mais il ne faut pas confondre mesures et résultats. Issu d’une communauté pastorale, je sais que peser une vache autant de fois qu’on la pèse, ça ne la rend pas plus grasse. Avant de nous précipiter sur des indicateurs, les pays vulnérables doivent donc recevoir les moyens de s’adapter, sous forme de financements. Prétendre progresser en s’accordant sur un système de mesure risque de détourner l’attention du financement de l’adaptation, qui fait cruellement défaut depuis des années.
Le monde attend
Nous sommes de retour au Brésil, où le Sommet de la Terre de Rio a lancé le processus climatique des Nations Unies il y a plus de 30 ans. Cela fait 20 ans que le Protocole de Kyoto a été adopté et 10 ans que l’Accord de Paris a été signé. Le monde attend des résultats concrets de Belém.
Texte de couverture inévitable
Il devient évident que la présidence de la COP30 ne pourra se soustraire à la nécessité d’une décision de couverture. Plus vite elle en prendra conscience et instaurera un cadre formel de débat sur ce sujet dans les négociations, mieux ce sera pour tous.












