La Guinée franchit une étape majeure dans la lutte contre la cybercriminalité avec l’inauguration, ce mercredi, du siège de la Direction de la Cybercriminalité et des Traces Technologiques (DCTT) à La Minère, dans la commune de Dixinn. Cette nouvelle infrastructure, qualifiée de « rempart numérique » essentiel, vise à protéger la souveraineté digitale du pays, son économie et ses citoyens face aux fraudes en ligne, aux attaques informatiques et autres menaces invisibles.
La cérémonie, présidée par le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Bachir Diallo, a réuni plusieurs membres du gouvernement, des autorités administratives et judiciaires, la gouverneure de Conakry, des représentants d’ambassades (notamment du Royaume d’Arabie Saoudite, du Maroc, d’Égypte), ainsi que des attachés de défense et de sécurité de France, de Chine et des États-Unis.
Des leaders religieux, des partenaires internationaux et la population locale de Dixinn ont également marqué leur présence.
Dans son discours d’ouverture, le président de la Délégation Spéciale de Dixinn, Oumar Sy, a exprimé la gratitude de la commune envers le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, pour cet engagement concret en faveur de la sécurité et de la justice.
« La création de ce siège est un atout important pour notre communauté et un exemple de l’attachement du Chef de l’État à la tranquillité de tous », a-t-il déclaré, tout en saluant le soutien gouvernemental et l’implication des habitants.
Le ministre Bachir Diallo a, pour sa part, inscrit ce projet dans la vision du Président Doumbouya, soulignant les nombreuses infrastructures sécuritaires inaugurées ces dernières années (commissariats, casernes, centres informatiques) à travers le territoire.
« Aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape décisive avec la DCTT, un outil essentiel pour protéger notre souveraineté numérique contre les menaces bien réelles de la cybercriminalité », a-t-il affirmé, en présence de hauts cadres de la police nationale, de la protection civile et des renseignements.
Cette initiative guinéenne s’aligne sur les efforts mondiaux de renforcement de la cybersécurité. Elle intervient dans le contexte de la récente adoption par l’ONU de la Convention des Nations Unies contre la cybercriminalité, signée le 25 octobre 2025 à Hanoï (Vietnam) par plus de 70 pays. Ce traité historique, premier cadre juridique mondial dédié à la cybercriminalité, criminalise les infractions en ligne (rançongiciels, fraudes financières, diffusion non consensuelle d’images intimes), facilite le partage transfrontalier de preuves électroniques et instaure un réseau de coopération 24/7 entre États.
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Bien que la Guinée ne figure pas parmi les signataires initiaux, cette nouvelle direction nationale renforce les capacités du pays à collaborer internationalement et à répondre aux menaces numériques croissantes, dont le coût mondial est estimé à plus de 10 000 milliards de dollars par an d’ici 2025.
Une avancée saluée comme une « aubaine » pour la République de Guinée, marquant un engagement ferme envers un cyberspace plus sûr.
L’événement s’est conclu par la coupure du ruban symbolique, une prestation artistique et une prière religieuse.
Mohamed Saliou CAMARA – Journaliste d’investigation et Fact-checker – E-mail [email protected] – Tél : +224620711095
















