Que signifie zéro émission nette ?
« Zéro émission nette » signifie simplement que les émissions de gaz à effet de serre sont réduites à un niveau aussi proche que possible de zéro, les émissions restantes présentes dans l’atmosphère étant réabsorbées, par les océans et les forêts par exemple.
Pourquoi est-ce important d’atteindre zéro émission nette ?
La science montre clairement que pour éviter les effets les plus graves des changements climatiques et maintenir une planète habitable, l’élévation de la température mondiale doit être limitée à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Actuellement, la température à la surface du globe est déjà supérieure d’environ 1,1 °C par rapport à la température enregistrée à la fin des années 1800, et les émissions continuent d’augmenter. Pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, conformément à l’objectif de l’Accord de Paris, il convient de réduire les émissions de 45 % d’ici à 2030 et d’atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050.
Comment atteindre zéro émission nette ?
La transition vers un monde neutre en carbone constitue l’un des plus grands défis auxquels l’humanité a été confrontée. Il s’agit tout simplement d’une transformation complète de notre façon de produire, de consommer et de nous déplacer. Le secteur de l’énergie est responsable d’environ trois quarts des émissions de gaz à effet de serre produites aujourd’hui et est la clé pour éviter les effets les plus graves des changements climatiques. Remplacer l’énergie polluante produite par des centrales au charbon, au gaz et au pétrole par de l’énergie produite à partir de sources renouvelables, telles que l’énergie éolienne ou solaire, permettrait de réduire considérablement les émissions de carbone.
Des efforts sont-ils déployés à l’échelle mondiale pour atteindre zéro émission nette ?
Oui, il existe une coalition de plus en plus importante de pays, de villes, d’entreprises et d’autres institutions qui s’engagent à atteindre l’objectif de zéro émission nette. Plus de 70 pays, parmi lesquels les plus grands pollueurs – la Chine, les États-Unis et l’Union européenne – ont fixé un objectif de zéro émission nette, couvrant environ 76 % des émissions mondiales. Plus de 3000 entreprises et institutions financières ont établi des objectifs fondés sur la science conformes à l’objectif de zéro émission nette, et plus de 1 000 villes, plus de 1 000 établissements d’enseignement et plus de 400 institutions financières ont rejoint la campagne « Objectif zéro » et s’engagent à prendre sans délai des mesures rigoureuses pour réduire de moitié les émissions mondiales d’ici à 2030.
Comment faire en sorte que les engagements se traduisent en actions ?
Le nombre croissant d’engagements en faveur du zéro émission nette s’est accompagné d’une prolifération de critères avec différents niveaux de robustesse. Afin d’élaborer des normes plus strictes et plus claires pour les promesses de zéro émission nette des entités non étatiques, telles que les entreprises, les investisseurs, les villes et les régions, et d’accélérer leur mise en œuvre, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a créé en mars 2022 un Groupe d’experts de haut-niveau sur les engagements de zéro émission nette des entités non étatiques. Le Groupe d’experts a présnté ses recommandations à la COP27 le 8 novembre 2022.
Sommes-nous sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050 ?
Non, les engagements pris par les gouvernements jusqu’à présent sont loin d’être suffisants. La mise en œuvre des plans nationaux actuels en faveur du climat – pour les 193 Parties à l’Accord de Paris – entraînerait une augmentation considérable de près de 14 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2010. Pour atteindre l’objectif de zéro émission nette, tous les gouvernements, et avant tout les plus grands émetteurs, doivent renforcer sensiblement leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) et prendre sans délai des mesures ambitieuses pour réduire les émissions dès maintenant. Dans le cadre du pacte de Glasgow pour le climat, tous les pays ont été invités à revoir et à renforcer les objectifs de 2030 dans leurs CDN d’ici à la fin 2022, afin de s’aligner sur l’objectif de l’Accord de Paris en matière de température, mais seuls 24 plans climat nouveaux ou mis à jour ont été soumis en septembre 2022.
Les plans nationaux actuels ne sont pas suffisants
La majorité des émissions proviennent d’une minorité de pays
Les sept plus gros émetteurs de gaz à effet de serre (Chine, États-Unis, Inde, Union européenne, Indonésie, Fédération de Russie et Brésil) contribuent à environ la moitié des émissions mondiales en 2020.
Le Groupe des 20 (Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, États-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, République de Corée, Royaume-Uni, Russie, Türkiye, et l’Union européenne) sont responsables d’environ 75% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Source: Rapport 2022 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions