En Guinée, les viols sur mineures constituent un problème grave, mais les données précises restent limitées en raison de la sous-déclaration (peur des représailles, stigmatisation, manque de structures d’accueil).
Cependant, certaines études et rapports donnent des indications sur l’ampleur du phénomène.
A- Statistiques disponibles
1. Enquête MICS (UNICEF, 2016) :
– Environ 10% des filles de 15 à 19 ans en Guinée ont subi des violences sexuelles avant l’âge de 15 ans.
– 1 fille sur 4 est mariée avant 18 ans (mariages précoces souvent liés à des abus sexuels).
2. Rapports d’ONG et du gouvernement :
– Entre 2019 et 2022, les tribunaux guinéens ont enregistré plus de 500 cas de viols sur mineurs, mais les associations estiment que le nombre réel est 5 à 10 fois plus élevé (seulement 10-20% des cas seraient signalés).
– Conakry, Kindia et la Guinée forestière (N’zérékoré) sont les zones les plus touchées.
3. Profil des agresseurs :
– Dans 60-70% des cas, l’agresseur est un proche (voisin, enseignant, membre de la famille).
– Les mariages forcés et les viols en milieu scolaire sont fréquents.
B- Proportion estimée des viols sur mineures
– Âge des victimes :
– 30% des viols concerneraient des filles de moins de 12 ans.
– 50% des victimes ont entre 13 et 17 ans.
– Milieu :
– 70% des cas surviennent en zone rurale (moins de contrôle, traditions patriarcales).
– 30% en zones urbaines (dont Conakry).
C- Obstacles à la lutte contre ces violences
– Culture du silence (peur de briser les liens familiaux).
– Faible application des lois (malgré un code pénal criminalisant le viol).
– Manque de centres d’accueil spécialisés.
D- Efforts en cours
– Ligne verte (114) pour signaler les violences.
– Sensibilisation par des ONG comme Plan International Guinée et l’Association des Femmes Juristes de Guinée (AFJG).
A retenir que les viols sur mineures représenteraient au moins 30-40% des violences sexuelles déclarées en Guinée, avec une forte sous-déclaration.
Une meilleure collecte de données et un renforcement des sanctions sont nécessaires pour combattre ce fléau.