La Guinée s’apprête à adopter le »budget programme », une méthode moderne de gestion des finances publiques qui remplace le budget traditionnel (dit « de moyens »).
Le budget programme est une approche qui :
1. Se concentre sur les résultats (performance) plutôt que sur les dépenses (moyens).
2. Lie les crédits budgétaires à des objectifs précis (ex. : réduire la mortalité infantile de 20% plutôt que « acheter du matériel médical »).
3. Favorise la redevabilité : Chaque ministère doit rendre compte de l’atteinte de ses cibles.
Comparaison avec l’ancien système
Pourquoi la Guinée adopte-t-elle cette réforme ?
1. Améliorer l’efficacité de l’État :
– Moins de gaspillage, des dépenses alignées sur les priorités nationales (éducation, santé, infrastructures).
2. Satisfaire les bailleurs de fonds :
– La Banque mondiale et le FMI encouragent cette méthode pour accorder des prêts.
3. Lutter contre la corruption :
– Meilleure traçabilité des fonds publics.
Comment ça marche ?
1. Fixation d’objectifs :
– Ex. : « Augmenter le taux de scolarisation à 90% d’ici 2026 ».
2. Allocation des ressources :
– Budget attribué en fonction des programmes (ex. : « Programme éducation de base »).
3. Suivi et évaluation :
– Audits indépendants pour vérifier si les résultats sont atteints.
Défis à relever !
– Résistance au changement : Certains fonctionnaires préfèrent l’ancien système (moins de contraintes).
– Manque d’expertise locale : Besoin de former les agents publics.
– Risque de détournement : Sans contrôle strict, les indicateurs peuvent être manipulés.
– Déploiement progressif : D’abord testé dans quelques ministères (Santé, Éducation).
– Implication du Parlement : Les députés devront voter les budgets par programme.
Le Sénégal et le Maroc ont déjà adopté le budget programme, avec des résultats mitigés mais encourageants.