Un bilan contrasté à l’heure du nouveau pouvoir militaire.
Alors que la Guinée poursuit sa transition politique depuis le coup d’État de septembre 2021, la situation de la liberté de la presse reste marquée par des contradictions profondes, entre timides avancées et reculs inquiétants.
Un environnement médiatique sous tension
1. Chiffres clés :
– Classement RSF 2024 : 103ème sur 180 (amélioration de 15 places depuis 2022)
– 3 journalistes emprisonnés en 2023
– 12 cas d’agressions recensés cette année.
2. Les progrès :
– Fin du monopole étatique sur la télévision numérique
– Adoption d’un nouveau code de la presse (2023). théoriquement plus protecteur
– Création d’une cellule de protection des journalistes.
3. Les ombres au tableau :
– Persistance des arrestations arbitraires (affaire Alpha Diallo de Guinée Matin)
– Coupures internet ciblées lors de manifestations
– Pressions économiques sur les médias critiques
Témoignage édifiant
« On nous promet une nouvelle ère, mais sur le terrain, la peur de déplaire au pouvoir militaire reste palpable », confie sous anonymat le rédacteur en chef d’un important site d’information.
Les défis majeurs
Sécurité : Menaces contre les enquêteurs sur la corruption
Économie : 60% des médias en difficulté financière
Désinformation : Prolifération des médias « fantômes » pro-gouvernementaux
Les attentes sont grandes quand à la mise en œuvre effective des réformes promises et la composition du futur CSA (Conseil Supérieur de la Communication).