Le Parti de l’Unité et du Progrès (PUP), autrefois fer de lance du régime de feu Président Général Lansana Conté, traverse une période de fortes turbulences. Des voix s’élèvent en interne pour dénoncer la gouvernance du président actuel du parti, M. Fodé Bangoura, dont le mandat serait arrivé à expiration depuis cinq ans.
Des accusations de gestion unilatérale
Selon des témoignages recueillis auprès de plusieurs militants et cadres du parti, Fodé Bangoura serait en train de constituer une nouvelle équipe de responsables parallèles, sans consultation ni approbation des organes statutaires du PUP. Cette démarche jugée « illégale » et « antistatutaire » suscite l’incompréhension et l’indignation d’une frange importante des militants.
« Le mandat de Fodé Bangoura est arrivé à terme depuis 2019. Aucun congrès n’a été organisé depuis pour le renouveler. Aujourd’hui, il nomme des responsables dans l’ombre, ce que nous ne pouvons accepter », confie un responsable préfectoral du parti sous couvert d’anonymat.
Un parti affaibli, une légitimité contestée
Le Parti de l’Unité et du Progrès, qui a gouverné la Guinée de 1984 à 2008 sous le règne du Général Lansana Conté, peine à se repositionner sur l’échiquier politique guinéen. Faute de structuration interne et de renouvellement, le parti enregistre des départs et un essoufflement de sa base militante.
Plusieurs anciens dignitaires et cadres historiques du parti appellent à la tenue d’un congrès extraordinaire pour clarifier la situation, remettre les textes à jour et relancer le parti dans un esprit démocratique.
Appel à l’intervention des autorités compétentes
Certains militants n’excluent pas de saisir le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation afin d’exiger le respect des statuts et règlements intérieurs du parti. Ils estiment que seule une instance démocratiquement élue peut légitimement conduire le PUP à une nouvelle ère.
Pour nombre d’observateurs, cette brouille pourrait marquer un tournant décisif pour l’avenir du PUP. La capacité du parti à se réinventer et à rassembler autour de ses idéaux fondateurs dépendra largement de sa capacité à résoudre cette crise de leadership.
« Si rien n’est fait, le PUP court vers une implosion irréversible », avertit un ancien député du parti.