La marche pacifique prévue ce lundi 15 décembre 2025 à Kinshasa par l’Alliance pour le Changement (A.Ch) et la Coalition de la Gauche Congolaise, à l’initiative de Jean-Marc Kabund-A-Kabund, a été empêchée dès les premières heures de la matinée par les forces de l’ordre, selon plusieurs témoins et sources locales.
Un important dispositif policier a été déployé autour de la résidence de l’opposant, située sur l’avenue Lomami, dans la commune de Limete. Ce déploiement a empêché Jean-Marc Kabund de quitter son domicile, désigné comme point de départ de la mobilisation.
Dans le secteur, la circulation des piétons et des véhicules a été fortement perturbée. Des affrontements sporadiques entre militants et policiers ont également été signalés, accentuant le climat de tension dans plusieurs quartiers de la capitale.
Une marche interdite par les autorités
La manifestation visait à réclamer l’ouverture d’un dialogue politique inclusif, dans un contexte de crise politique et sécuritaire persistante en République démocratique du Congo. Les autorités provinciales de Kinshasa avaient toutefois interdit la tenue de la marche.
Dans une correspondance adressée aux organisateurs, le gouverneur de la ville, Daniel Bumba, a invoqué un arrêté de 2021 interdisant les manifestations publiques dans certaines zones de la capitale. L’itinéraire proposé par les organisateurs se situerait, selon les autorités, dans l’une de ces zones.
En réaction, Jean-Marc Kabund avait annoncé le maintien de la mobilisation, qualifiant l’interdiction d’illégale et contraire aux libertés constitutionnelles de manifestation et de circulation. Il avait appelé les habitants de Kinshasa à se mobiliser pacifiquement pour faire valoir leurs droits.
Tirs de sommation et arrestations
Dès l’aube, des tirs de sommation ont été entendus à proximité du lieu de rassemblement envisagé. Plusieurs militants ont été interpellés par les forces de l’ordre. Selon des sources sur le terrain, certaines arrestations auraient été effectuées sans accès immédiat à un conseil juridique.
Le quadrillage policier autour de la résidence de Jean-Marc Kabund et la dispersion de la mobilisation illustrent une montée des tensions politiques à Kinshasa, dans un contexte déjà marqué par de profondes divergences entre le pouvoir et l’opposition sur la gestion des crises internes et sécuritaires.
Vives réactions de l’opposition
L’interdiction de la marche a suscité de vives réactions au sein de l’opposition congolaise. Plusieurs responsables politiques dénoncent une atteinte aux libertés publiques garanties par la Constitution et exigent la libération immédiate des militants arrêtés.
Cet épisode intervient alors que la scène politique congolaise demeure sous forte tension, entre revendications d’un dialogue national inclusif et préoccupations croissantes liées à la situation sécuritaire dans l’est du pays.
BÉRÉTÉ O. Jack
Correspondant RD Congo pour Bambouguinee.com












