Ces dernières années, l’érosion littorale à Kaback, a entraîné la disparition de plusieurs champs, d’habitations et de ports de pêche. Un phénomène qui impacte les habitants locaux mais aussi la culture et la pêche, secteurs clés de la localité.
Mouki et plusieurs autres localités de la sous-préfecture de Kaback, préfecture de Forécariah sont particulièrement vulnérables au recul du trait de côte, limite entre la terre et la mer, qui se déplace sous l’effet de phénomènes naturels (houle, vent), de la hausse du niveau de la mer, et des interventions humaines. L’érosion grignote plusieurs km de littoral.
Selon nos constats effectués, plusieurs bâtiments à risque, dont plus de la moitié à usage résidentiel, pourraient être grignotés par la mer, comme le souligne Karamoko Daouda Camara, sage de la localité :
<<la mer va bientôt avaler notre communauté et tout son contenu. Ces difficultés et tant d’autres nous préoccupent beaucoup, raison pour laquelle, nous sollicitons l’aide de l’État et des personnes de bonne volonté>>.
Ils sont nombreux à dénoncer les constructions littorales anarchiques dans certains endroits de Conakry, la capitale Guinéenne. Ce qui considèrent-ils comme étant la cause de l’érosion côtière et des inondations.
Afin de limiter l’érosion du littoral et stabiliser la vie des habitants, la localité de Kaback a investi dans la construction d’une digue de plusieurs mètres de long, mais en vain.
En outre, les vagues ont détruit les digues en béton du resort Mouki. D’autres à proximité, comme les Bouloumanda, se trouvent confrontés au même problème. Ces villages ont dû prendre des solutions provisoires pour se protéger. Ces menaces perturbent bien évidemment l’aménagement du littoral de Kaback.
Pour cette habitante, Mama Sayon Conté, les inondations ont détruit tout son champs de riz et, elle est aujourd’hui confrontée aux difficultés de la vie.
Les causes sont soit naturelles, soit liées à des activités humaines à travers le mauvais choix d’urbanisme littoral et le changement climatique.
D’après le Giec, le niveau de la mer continuera d’augmenter pendant des siècles. Cette montée du niveau marin n’est pas homogène sur l’ensemble du globe. Les estimations moyennes actuelles sont de l’ordre de :
30 à 60 cm environ d’ici 2100 selon une hypothèse optimiste.
60 à 110 cm dans un scénario pessimiste d’ici 2100.
Notre capacité à contenir le réchauffement climatique en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre influencera ces niveaux.
Appel à l’action du gouvernement
Au gouvernement Guinéen de multiplier les actions pour la préservation des espaces naturels, organiser des actions de sensibilisation, et parfois, systèmes de protection.
Sensibiliser les populations, Développer la culture du risque, faire connaître le risque d’érosion est essentiel. Cela peut se traduire par des actions visant à :
développer les sciences participatives ou « citoyennes » (observatoire participatif du trait de côte par exemple) ; sensibiliser et éduquer le grand public et les professionnels en s’appuyant sur les organismes locaux (associations d’éducation à l’environnement, scientifiques, autres associations, etc.) ; promouvoir l’éducation à l’école.
A noter que, l’érosion côtière est la perte progressive de sédiments le long du littoral. Il s’agit d’un phénomène naturel, mais qui s’accélère avec le changement climatique et des interventions humaines.
Mohamed Saliou CAMARA | Acteur du climat | Fact-Checkeur | Podcasteur | Lauréat du Premier Prix Ricardo Ortega UNCA Award | Champion of CPJ | Directeur de publication Bambouguinee.com | Consultant – Formateur | Spécialiste Suivi-Evaluation des projets | Tel : +224 620711095/666820730 | Email : [email protected]