« L’évaluation montre que peu ou pas de progrès sont réalisés pour répondre aux préoccupations du continent en matière de dette, de coût élevé des emprunts et de décaissements réels par rapport aux engagements financiers et aux promesses, ce qui remet en question les cadres de transparence et de responsabilité dans l’écosystème
Principaux résultats :
l africaine renforcée : L’admission de l’Union africaine au G20 et la nomination d’un troisième représentant de l’Afrique subsaharienne au conseil d’administration du FMI ont renforcé la représentation africaine dans les réformes des infrastructures financières mondiales.
Déséquilibres non résolus des quotes-parts : le système de quotes-parts du FMI reste fortement biaisé en faveur des économies développées, les pays africains détenant une part disproportionnellement faible.
Progrès mitigés en matière de financement climatique : Bien que des progrès aient été réalisés dans les mécanismes de pertes et dommages, les engagements en matière de financement de l’adaptation et la mise en œuvre des engagements en matière de financement climatique restent insuffisants.
Réformes des banques multilatérales de développement : les BMD ont lancé des réformes globales, mais leur mise en œuvre a été inégale. Un certain nombre de priorités de l’Afrique doivent encore être concrétisées, notamment la réaffectation des DTS par l’intermédiaire de la Banque africaine de développement. Efficacité du capital et engagement des pays : les progrès en matière d’amélioration de l’efficacité du capital et de transformation de l’engagement des pays ont été limités.
Reconstitution des ressources de l’IDA : les chefs d’État africains ont appelé à une reconstitution de 120 milliards de dollars de l’Association internationale de développement, mais les principaux donateurs et la direction de la Banque mondiale n’envisagent qu’un montant de référence de 105 milliards de dollars.
Cadre commun du G20 pour le traitement de la dette : Le Cadre commun du G20 n’a toujours pas été réformé, avec des progrès limités dans la lutte contre les coûts d’emprunt élevés et la lenteur des procédures de résolution de la dette.
Convention fiscale des Nations Unies : Des progrès significatifs ont été réalisés vers l’établissement d’une convention fiscale des Nations Unies juridiquement contraignante, qui pourrait contribuer à lutter contre l’évasion et la fraude fiscales.
Normes fiscales et mesures commerciales mondiales liées au climat : des progrès ont été réalisés dans la mise en place de taxes climatiques mondiales, mais aucun progrès n’a été réalisé dans la lutte contre les mesures commerciales unilatérales liées au climat.
Transparence dans le financement subsistent climatique : Des inquiétudes quant à la transparence des financements climatiques « nouveaux et supplémentaires », entravant l’efficacité de l’action climatique et de l’allocation des ressources.
Conversions de dettes en actions climatiques et en actions en faveur de la nature : Le recours aux conversions de dettes en actions climatiques et en actions en faveur de la nature est prometteur mais reste limité en Afrique.
Nouvel objectif collectif quantifié : les négociateurs africains ont appelé à ce que le NCQG soit basé sur une approche axée sur les besoins pour répondre aux besoins financiers importants des pays en matière d’adaptation et d’atténuation du changement climatique.
Aide publique au développement : l’ONU a fixé comme objectif aux pays développés d’allouer 0,7 % de leur revenu national brut à l’APD, mais les niveaux de financement sont en baisse.
Le rapport appelle à une pression politique continue sur les dirigeants financiers mondiaux et à des efforts de plaidoyer ciblés pour faire avancer la réforme du système financier international. Les négociations à venir offrent une occasion cruciale à l’Afrique d’exprimer sa position et de plaider en faveur d’un système qui soutienne véritablement ses objectifs de transformation et de développement.
CITATIONS
« L’évaluation montre que peu ou pas de progrès sont réalisés pour répondre aux préoccupations du continent en matière de dette, de coût élevé des emprunts et de décaissements réels par rapport aux engagements et promesses financières, ce qui remet en question les cadres de transparence et de responsabilité dans l’écosystème financier. »
Maria Nkhonjera, Responsable politique principale (finances publiques), African Future Policies Hub
« L’Afrique continue de bénéficier des flux financiers internationaux liés au climat, principalement sous forme de prêts, qui sont dans de nombreux cas au taux du marché. Cette tendance insoutenable doit être rapidement inversée, en particulier dans le cas du financement de l’adaptation. La réforme de l’architecture financière mondiale doit être calibrée pour aider l’Afrique à mobiliser des flux de financement climatique adéquats et abordables, notamment sous forme de subventions et de prêts concessionnels. » Daouda Sembene, AfriCatalyst
« Réformer l’architecture financière mondiale signifie beaucoup de choses, mais du point de vue africain,a notamment en réponse au processus de la CCNUCC, il apparaît clair que les progrès restent gravement insuffisants tant que nous ne voyons pas de nouveaux financements internationaux supplémentaires équivalents à des subventions aux pays en développement, à l’échelle des centaines de milliards nécessaires, respectivement, pour répondre équitablement aux besoins d’atténuation, d’adaptation et de pertes et dommages. » Iskander Erzini Vernoit, Imal Initiative for Climate and Development
« Alors que nous nous dirigeons vers la COP29 où les décisions de financement seront prises, il est important de faire également le point sur les progrès réalisés dans les réformes censées nous aider à générer les milliers de milliards de dollars nécessaires pour financer l’action climatique dans les pays en développement. Malgré les évolutions positives, il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire, en particulier les réformes demandées par les pays africains en fonction de leurs réalités. » Faten Aggad, African Future Policies Hub.