New York, 13 novembre 2024 — À l’approche de leur réunion du 18 novembre, le CPJ appelle les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne à suspendre l’accord d’association UE-Israël à la lumière de l’attaque sans précédent d’Israël contre la liberté de la presse et des violations continues du droit international.
L’accord définit le cadre juridique et institutionnel du dialogue politique et de la coopération économique entre l’UE et Israël, qui inclut le respect des droits de l’homme comme un élément essentiel. Cependant, les États membres de l’UE ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur la question de savoir s’il convient de le suspendre, malgré des preuves évidentes de violations graves des droits de l’homme.
L’UE reste divisée sur la question de savoir s’il faut condamner ouvertement et catégoriquement Israël pour ses crimes de droit international et n’a pas pris de mesures efficaces qui contribueraient de manière significative à mettre un terme à la crise de la liberté de la presse.
Le CPJ et 59 partenaires ont écrit au Haut Représentant de l’UE, Josep Borrell, et au vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, le 26 août, demandant la suspension de l’accord.
Dans une réponse écrite, le Service européen pour l’action extérieure a déclaré au CPJ qu’il « surveille en permanence tous les accords avec des pays tiers, ainsi que les principes et les valeurs sur lesquels ils sont fondés ». Il a souligné la nécessité d’un « dialogue franc et ouvert… [qui] fournit des mécanismes importants pour discuter des problèmes et faire avancer notre point de vue ».
Dans un geste surprise, le 13 novembre, Borrell a écrit aux ministres des Affaires étrangères de l’UE pour demander la suspension du dialogue politique de l’accord en raison de « graves inquiétudes concernant d’éventuelles violations du droit international humanitaire à Gaza ».
Au moins 137 journalistes et professionnels des médias ont été tués depuis le début de la guerre, dont au moins cinq délibérément pris pour cible. Les forces israéliennes ont arrêté arbitrairement des journalistes palestiniens à Gaza et en Cisjordanie, tiré sur des bureaux de médias à Gaza et interdit à certains médias étrangers, dont Al Jazeera, de diffuser leurs programmes.
Il ne reste quasiment plus de journalistes professionnels dans le nord de Gaza pour documenter ce que plusieurs institutions internationales qualifient de nettoyage ethnique. L’armée israélienne interdit également l’entrée des médias étrangers à Gaza, sauf pour des voyages de presse strictement contrôlés.
Comité pour la Protection des Journalistes CPJ