Les premières pluies de la saison se sont abattues sur Conakry ce week-end, révélant une fois de plus les défaillances criantes de la gestion urbaine.
Notre rédaction a effectué un état des lieux :
Scènes observées dans la capitale
– Déchets emportés par les eaux : Les rues sont jonchées de plastiques et d’ordures, bloquant les caniveaux et aggravant les inondations.
– Circulation paralysée :
Des axes majeurs (comme Bambéto, Cosa, Sonfonia, Enta, Sangoyah ou Coleah) sont impraticables, transformés en rivières de boue.
– Habitations inondées :
Les quartiers précaires (Taouyah, Bonfi, Matoto, Yimbaya, Dabondy, G’bessia) sont les plus touchés, avec des eaux stagnantes favorisant les risques sanitaires (choléra, paludisme).
Causes structurelles
1. Gestion des déchets inefficace :
– Seulement 40% des ordures sont collectées (source : Gouvernorat de Conakry).
– Les dépotoirs sauvages obstruent les canalisations.
2. Urbanisation anarchique :
– Construction dans les zones inondables (ex. : bas-fonds de Hamdallaye).
– Absence de réseaux d’assainissement fonctionnels.
3. Infrastructures dégradées :
– Les travaux de drainage (projet d’Assainissement Urbain de Conakry) avancent trop lentement.
Quelques citoyens rencontrés dans certains quartiers de la capitale, proposent quelques solutions urgentes pour une sortie de crise.
– Nettoyage en urgence des caniveaux avant les prochaines pluies.
– Pénalisation des dépôts sauvages de déchets.
– Relogement des familles en zones inondables.
Sur les réseaux sociaux, les réactions se multiplient. Les Conakrykas dénoncent l’inaction des autorités.
Boubacar Diallo : « Conakry après la première pluie : un chef-d’œuvre national !
Des ordures partout, des marchés transformés en décharges, des routes impraticables… Et pourtant, on est passés de 6 à 13 communes, comme si multiplier les fauteuils allait régler le problème.Pendant ce temps, des milliards sont gaspillés dans des « mouvements de soutien » au CNRD, pendant que les vrais problèmes s’accumulent et pourrissent, au sens propre comme au figuré.
L’assainissement ? Juste un mot qu’on ressort à chaque micro, pendant que les citoyens pataugent dans la boue et les ordures. Bienvenue à Conakry, capitale de la promesse… non tenue »
– Le Gouvernorat de Conakry promet une « cellule de crise », mais les actions concrètes se font attendre.
A retenir que la saison des pluies ne fait que commencer. Les prochaines précipitations pourraient aggraver la crise.
Mohamed Saliou CAMARA, journaliste d’investigation Fact-checker.