Une tribune virulente mais lucide a récemment été adressée aux autorités guinéennes par un collectif de jeunes, dénonçant une dérive inquiétante : la banalisation de l’instruction et la glorification du buzz sur les réseaux sociaux.
Dans cette lettre ouverte, Amadou Barry, président de l’Union Citoyenne et l’Émergence de la Guinée (UCEG), tire la sonnette d’alarme au nom d’une jeunesse silencieuse, désabusée par un système qui, selon lui, valorise les insultes virales sur Facebook plus que le savoir, la compétence et l’effort.
« En Guinée, il semble que les blogueurs qui passent leur temps à insulter sur les réseaux sociaux soient plus récompensés que les professionnels de l’éducation, de la santé et de l’université », déplore-t-il.
Face à l’inaction institutionnelle, ces jeunes engagés expriment leur frustration : en dépit de leur engagement en faveur de l’éducation et de la jeunesse africaine, ils ne bénéficient ni de soutien financier, ni d’appui moral, ni de reconnaissance. « Pendant que les faiseurs de buzz sont invités partout, nous, porteurs de projets éducatifs, peinons à obtenir une invitation à une rencontre internationale. »
Loin d’une attaque personnelle contre les influenceurs, ce manifeste dénonce un système de valorisation inversée où la visibilité prime sur la compétence, et où l’ignorance semble parfois plus rentable que l’instruction.
Le signataire appelle donc à une réhabilitation urgente des valeurs éducatives dans la société guinéenne. Ils réclament des politiques publiques plus inclusives, qui encouragent l’excellence, la recherche, le mérite et la formation.
« Il est temps de restaurer la valeur de l’instruction et de la connaissance dans notre société. Nous exigeons une prise de conscience et une action immédiate. »
Le message est clair : l’avenir de la Guinée ne se construira pas à coups de buzz, mais par la valorisation du savoir, du travail et de la compétence.
La Rédaction