Dans un contexte électoral tendu, la Haute Autorité de la Communication (HAC) de Guinée vient de frapper un grand coup. Boubacar Koyla Diallo, animateur vedette de l’émission « Autour de la Transition » diffusée sur Parlement TV, a été suspendu jusqu’après le scrutin présidentiel du 28 décembre 2025. La raison ? Des commentaires jugés partisans sur les candidats en lice, violant les principes de neutralité médiatique.
Une décision fondée sur un monitoring vigilant
Selon le communiqué officiel de la HAC, daté du 8 décembre 2025 et portant le numéro N°2021/HAC/IP/25, cette suspension fait suite à l’analyse d’une émission diffusée la veille, le 7 décembre. Lors de ce programme, l’animateur aurait émis des jugements de valeur sur les candidats à l’élection présidentielle, compromettant l’équilibre requis en période électorale.
Le document invoque plusieurs textes légaux pour justifier cette mesure :
– La Constitution guinéenne ;
– La loi organique L/2020/0010/AN du 3 juillet 2020 sur l’attribution, la composition, l’organisation et le fonctionnement de la HAC ;
– La loi L/2010/02/CNT du 22 juin 2010 sur la liberté de la presse ;
– La loi organique L/2025/026/CNT du 27 septembre 2025 sur le Code électoral ;
– L’ordonnance N°21/003/PRG/CNRD/SGG du 21 septembre 2021 habilitant la HAC ;
– Divers décrets nominant les membres et le président de la HAC, ainsi que fixant la date du scrutin et convoquant le corps électoral.
La HAC souligne que cette intervention vise à préserver la neutralité des médias publics pendant la campagne, qui s’ouvre officiellement le 28 décembre et se clôture le 26 décembre à minuit. « Le manque de neutralité de cette émission est de nature à influencer l’électorat », précise le communiqué, qui mandate l’auto-saisine du collège de la HAC pour examiner l’émission en question.
Conséquences immédiates pour le journaliste et la chaîne
Boubacar Koyla Diallo est suspendu de toute animation d’émission jusqu’après l’élection du 28 décembre. La décision, signée par Boubacar Yacine Diallo, président de la HAC, prend effet immédiat et sera enregistrée et publiée au Journal Officiel de la République. Parlement TV, la chaîne concernée, n’a pas encore réagi publiquement à cette sanction.
Cette mesure s’inscrit dans un cadre plus large de régulation médiatique en Guinée, où la HAC monitore activement les contenus pour assurer un traitement équitable des candidats. Elle rappelle les articles 39 et 40 de la loi sur la liberté de la presse, ainsi que les dispositions du Code électoral (articles 5, 52, 69, 70 et 71).
Un scrutin sous haute tension
L’élection présidentielle du 28 décembre 2025 marque une étape cruciale pour la Guinée, encore marquée par la transition politique. Avec plusieurs candidats en lice, la neutralité des médias est un enjeu majeur pour garantir la transparence du processus. Cette suspension pourrait susciter des débats sur la liberté d’expression, certains y voyant une censure, d’autres une nécessaire régulation.
La HAC, saisie d’office, invite les médias à redoubler de vigilance. Pour l’heure, Boubacar Koyla Diallo n’a pas commenté cette décision.
Le Communiqué officiel de la Haute Autorité de la Communication (HAC), daté du 8 décembre 2025.













